Comment innover quand on est en charge d’un service public ? : l’innovation dans les réseaux électriques

André MERLIN

Président du Conseil International des grands réseaux électriques, Président dhonneur du RTE


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À propos

Nous vivons dans une époque où l’énergie fait presque tous les jours l’actualité. Nous sommes rentrés dans une troisième révolution énergétique, expression consacrée par Anne Lauvergeon : nous avons pris conscience que les ressources fossiles ne sont pas illimitées. Nous connaissons une crise énergétique globale très liée au fait que, depuis cent cinquante ans, nous vivons essentiellement à partir d’énergies fossiles dont le prix s’est fortement renchéri.
Nous avons entamé une période de transition énergétique vers les énergies non carbonées. Adopté sous présidence française en décembre 2008, le paquet énergie-climat européen a retenu les objectifs des « 3 x 20 » pour 2020 : 20% de réduction des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 (ou 30% en cas d’accord international satisfaisant à Copenhague), 20% d’énergies renouvelables et 20% d’économies d’énergie.
Contrairement à une idée reçue, le développement des énergies éoliennes et solaires accroit le rôle stratégique des réseaux : les énergies éolienne et solaire sont par nature intermittentes et impliquent d’être connectées à un réseau capable de compenser les phases de non-production. Le développement des échanges en Europe vise à réduire les risques de black-out et à organiser un réseau global favorisant les compensations entre zones. Le développement des énergies intermittentes est indissociable du développement des réseaux.
L’innovation stratégique en matière de réseaux électriques se joue à deux échelles :
•Au niveau macro, 4 grandes connections haute tension ou ultra haute tension sont à favoriser : avec les Pays Baltes, avec la Mer du nord et la Baltique (éolien offshore), avec le Sud Est de l’Europe et les Balkans, et avec les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée.
•Au niveau micro, avec le développement des réseaux intelligents, ou smart grid, destinés à améliorer au niveau le plus fin les utilisations de l’énergie et la redistribution.
Le développement des énergies éoliennes et solaires repose aujourd’hui sur la mise en place de tarifs de rachat supérieurs aux prix de marché qui ne sont pas pérennes et favorise les fabricants de matériel chinois. Les progrès technologiques sont déterminants dans la filière solaire. Elle nécessite encore des investissements en RD (des solutions innovantes de financement sont à imaginer).
Le développement des énergies renouvelables dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée permet de compléter le mix énergétique européen, et en échange les tarifs de rachat de ces énergies pratiqués par les pays européens permettent de soutenir le développement énergétique de ces pays.
La construction de réseaux pose un double problème : la gestion des distances, problématiques pour l’efficacité du réseau, et l’acceptation des riverains pour les réseaux aériens. La gestion de cette acceptation est la phase la plus consommatrice de temps dans les projets de développement du réseau, elle nécessite des années (alors qu’en Chine, 16 mois suffisent pour installer une ligne de 2000 kilomètres). On touche ici les contradictions entre intérêt général et intérêts particuliers.
Plusieurs expériences montrent que le prix de l’énergie n’est pas le seul levier pour faire évoluer les comportements de consommation. L’éducation des consommateurs et la mise en place de dispositifs rendant visible le niveau de consommation ont démontré leur intérêt en la matière.

Où et quand

when

Déjeuner-débat le 17 novembre 2011

where

Paris

Les inscriptions à cet événement sont closes.